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restaurées de l'Ancien Clergé de Syl
De Necrovara
synthèse par
Dame Jenna
Avant
de se tourner vers l’emploi sans scrupule des sorts d’arcanes, Necrovara
a longtemps étudié l’Art magique en tant qu’apprentie auprès de mages
considérés avec bienveillance par la société du Royaume, dans la mesure
du possible au vu de la nature pro-guerrière du gouvernement royal de Théodore
XIII. Douée par nature pour la maîtrise de l’Art, elle a cependant eu à
surmonter de nombreux obstacles dressés par ses maîtres qui
s’effrayaient de l’absence de conscience qu’elle montrait à leur
yeux, dans sa pratique de la magie. Toutefois, sa persévérance les inquiétaient
encore plus.
A vingt-sept ans, lors
de guerres intestines qui secouaient les petits amas insulaires qui
entourent le Royaume de Goldmoon, elle suivit son maître Prokteinien sur
Thyranessia, l’Ile de la Porte où sévissaient les troubles les plus
importants. Chargé par ses confrères de faire un rapport sur la situation,
Prokteinien découvrit, en partie grâce à son apprentie, que la cause des
ravages constatés
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n’était pas vraiment humaine. En analysant le degré
de champ magique autour de la Porte, il nota de subtiles variations régulières,
et, malgré les réticences
des clergés locaux, il perça le champ, afin de voir le véritable état
de la Porte.
La Porte, située en
plein centre de la cité-capitale de l’île, autrefois alliée de Théopold,
aujourd’hui vassalisée par la politique actuelle de Théodore, était
l’objet de mythes, parlant de mausolée d’un héros antique. La ville
s’était construite autour sans plus sans inquiéter. La vérité, les
mages et les clergés la connaissaient bien. Ils savaient depuis fort
longtemps qu’il s’agissait d’un portail utilisé par des puissances
magiques autrefois pour les dieux seuls savent quels plans obscurs, mais
il ne fallait en aucun cas susciter quelque mouvement de panique dans la
population qui abandonnerait définitivement l’île riche en ressources
minières, connue pour ses gisements d’opale –ce qui est très intéressant
pour un mage, bien entendu…. Les démons majeurs savaient eux aussi ce
qu’était la Porte… pour la simple raison qu’ils l’avaient érigée
eux-mêmes. Cependant, ils avaient laissés la protection lancée par les
mages et les prêtres, ayant d’autres affaires en cours ailleurs. Mais
les démons se lassent vite… quelques millénaires plus tard, l’un
d’entre eux revint, modifia la nature du champ protecteur, afin que ses
mailles se relâchent de temps en temps.
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Ainsi, il put corrompre la vie
relativement paisible de l’île, puis des « Rochers »
insulaires voisins, comme nous les appelons sur nos Royaumes insulaires. Envoyant ses créatures protégées par des illusions, il put ainsi pendant quelques années se nourrir du désordre s’installant… jusqu’à ce que les mages de Goldmoon envoient donc Prokteinien sur Thyranessia, malgré l’avis des ministres du Roi, trop heureux de voir ces divisions renforcer la santé économique du Royaume.
Prokteinien commit l’erreur de ne pas
s’assurer que le champ ne soit piégé. Lorsqu’il ouvrit un jour dans
le voile magique, tout le champ s’effondra. La Mort surgit de son échec.
Prenant conscience du danger de la perte des connaissances et du savoir
d’un tel mage, Necrovara prit le livre des sorts de son maître
–qu’elle connaissait, ayant réussi une fois à le subtiliser,
profitant ce jour-là de l’état d’inconscience de son maître après
un combat. Elle l’ouvrit droit à la page qu’elle recherchait, et
constata qu’elle avait toujours en mémoire le sort qu’elle
entrevoyait d’utiliser. Elle ré-anima tout d’abord son maître, désormais
incapable de l’aider, mais dont les mages du Royaume pourrait tirer de
nombreuses informations utiles. Les légion du démon commencèrent à
apparaître au cœur de la Porte. S’éloignant alors, elle lança son
sort. Les météores incinérèrent la petite cité, ses habitants, et
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affaiblit la structure de la Porte qui s’effondra à son tour, barrant
pour le démon l’accès à l’île par cette voie. Suivie du cadavre de
son maître, elle prit quelque
repos et retourna par mer au Royaume, sans se retourner sur le massacre,
ni regretter quoi que ce soit.
Horrifiés par la présence du cadavre de
Prokteinien, les mages la convoquèrent immédiatement aux Tribunaux des
Sorcelleries, où il lui fut reproché d’avoir violé le Serment à Syl
qu’elle avait librement prononcé, en ré-animant son maître et en ne
considérant pas les options qui s’offraient à elle pour repousser le démon,
faisant périr ainsi plusieurs centaines d’être humains. Elle ne nia
pas les faits, ne montra aucun regret, mais réfuta l’idée d’être
allée contre ce que demande la déesse. Elle conclut sur
l’avertissement suivant : « L’interprétation que vous
faites des paroles des dieux ira contre leur volonté. Je suivrai ma voie,
et vous ne m’en empêcherez plus jamais. » Elle se retira alors et
choisit l’exclusion plutôt que la sanction, sachant que cela pouvait
signifier une traque jusqu’à sa mort. Voulant enfin pouvoir agir sans
s’entraver de la conscience des autres, elle tenta de devenir apprentie
d’Araknor, mais le nécromancien refusa, sachant quelles pressions
allaient s’exercer sur lui, en supplément de sa mise à l’écart
actuel. Jarko, quant à lui, accepta finalement, et la prit comme
apprentie sous le nom de
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Necrovara, le « Soutien de la Mort »,
se chargeant lui-même d’effacer toute trace de son ancien nom –les
mages du Royaume s’en empressant de leur côté.
On fit courir des rumeurs d’ouragans et de tornades de feu au sujet de
la destruction de la cité de Thyranessia. Certains prêtres allèrent même
jusqu’à déplorer que « les habitants de cet îlot ne se soient
perdus par leur impiété » et qu’« il ait fallu que les
dieux les délivrent d’une telle existence, pour leur propre bonheur »…
Avouer que les mages étaient indirectement la cause du massacre aurait été
trop dangereux pour eux… Quant au gouvernement royal, il y trouva tout
son compte, et même un moyen de pression sur les mages.
Quelques années après,
survinrent l’Edit royal contre la nécromancie après agression du roi,
et le Cataclysme. Les mages protestèrent mollement contre l’Edit,
craignant toute colère du roi, désormais… Après le Cataclysme, les
mages qui se retrouvèrent sur le plan d’Ezar s’organisèrent différemment
au sein de la société. La fondation de l’Ordre des Arcanes, la
refondation tardive du Clergé de Syl à partir de vocations nouvelles,
tout cela apparut.
Necrovara, quant à
elle, continuait son apprentissage, faisant les frais du caractère peu
accommodant de son maître, et distinguant bien les « plans »
de celui-ci de ses plans propres. La
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destruction du bouclier de l’île
maudite, et la réapparition et le renforcement du dieu noir Ogrimar la
mirent dans un désarroi le plus total. Mais elle y trouva
finalement la preuve que la douleur, la violence et la mort, corollaires
incontournables de sa méthode de travail en magie, étaient des outils
puissants pour parvenir à savoir vraiment, et aussi à assurer un avenir
à ce savoir, en le préservant de toute incursion d’une entité
quelconque : ce peut être aussi bien des humains que des démons.
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